MÉMOIRE SUR LES CABINETS D'HISTOIRE NATURELLE ET PARTICULIÈREMENT SUR CELUI DU
JARDIN DES PLANTES CONTENANT l'exposition du régime et de l'ordre qui
conviennent à cet établissement pour qu'il soit vraiment utile
Je n'entreprendrai pas ici de faire l'éloge de l'étude de l'Histoire naturelle,
ni d'établir l'utilité de cette belle partie des connaissances humaines ; les
grands avantages qu'on peut tirer de l'étude de cette science intéressante sont
trop évidents et trop généralement reconnus, pour qu'il soit nécessaire que je
m'étende en aucune manière sur cet objet. Je ne mettrai pas non plus en question
si les établissements propres à augmenter et à perfectionner nos connaissances
dans cette science pleine d'intérêt, sont réellement utiles, et si,
conséquemment ceux qui existent doivent être conservés, régénérés et protégés
par la nation même ; on sent assez que l'affirmative est décidée sur le
fondement de la première considération qui ne laisse point le moindre doute.
Mais toute collection d'Histoire naturelle n'est pas, comme telle,
essentiellement utile : l'ordre, la détermination, et un certain état des
objets, sont des conditions indispensables pour qu'une collection de ce genre
ait le degré d'utilité qui peut la rendre précieuse et lui mériter un grand
intérêt.
En conséquence, après quelques réflexions succinctes sur la nature et le
véritable objet d'une collection d'histoire naturelle, j'examinerai dans ce
mémoire quel doit être essentiellement l'ordre et le régime d'un cabinet
d'histoire naturelle, tel que celui du Jardin des Plantes, pour qu'il soit aussi
utile qu'il est susceptible de l'être, et je finirai par proposer les articles
essentiels d'un règlement à ce sujet.
|